Le Grand Raid de La Réunion !
165 km, 9900 m de dénivelé sur des sentiers les plus difficiles au monde !
Quel traileur ne rêve pas, dans un coin de sa tête, d’obtenir ce graal en passant le ligne d’arrivée à Saint Denis.
Bernadette a relevé le défi cette année et s’est envolée pour cette France du bout du monde réaliser son projet.
Voici le récit qu’elle nous livre :
St Denis, 13 octobre
Arrivée 10 jours avant la course à la Réunion, ce sera cool pour les jambes.
Avec Guy, mon ami, nous nous joignons à Pascal, Eric, Nicole, Valérie, Thierry pour une ballade à Cilaos et le soir admirer le volcan en éruption
St Pierre le 21 octobre
Remise des dossards. Je ne croise personne de l’ASPTT, ni les autres Alsaciens, trop de cohue.
St Denis le 22 octobre
Départ en bus pour St Pierre, je fais le trajet avec Olivier, Alda et Bernard.
Dans la cohue du sas de départ je perds mes lunettes Julbo éjectées du sac à dos.
22 H Départ!
Je suis seule, je cours sur les conseils du coach Pascal pour éviter embouteillages quand le chemin deviendra sentier, mais vers 1h du matin, attente de plus d’une heure car petite descente de ravine très technique.
4h15, vendredi
Après Notre Dame de la Paix j’aperçois Pascal qui me dit que Loïc est 5 minutes devant moi. Le lever du soleil me permet de voir les fumeroles du volcan qui est à nouveau en activité
9h30. Mare à Boue.
1er repas, coquillettes et poulet. Je crème mes pieds tout va bien. Je repars pour Kerveguen. Dans la descente vers Mare à Joseph je chute et m’ouvre l’arcade sourcilière droite. Quel choc! Mais j’ai la tête dure, un pompier volontaire coureur m’accompagne jusqu’à CILAOS où je me fais suturer.
J’ouvre mon sac d’allégement, me change, ne me douche pas, mange et repars. Je voudrais monter le Taibi avant la nuit.
17h48 Pied du Taibi.
Tout va bien, ravito sauvage dans la montée avec tisane artisanale, ambiance chaleureuse.
20 h Marla.
J’aurai bien envie de me reposer mais il n’y a plus de place pour s’allonger sous tente.
Je repars de suite en emboitant le pas à un gars dont l’allure me convient. Tout au long de cette course je n’aurai eu que des compagnons ou compagnes éphémères avec qui j’ai beaucoup partagé.
J’ai Guy au téléphone par moment qui me donne mon classement et fait le lien avec mes amis sur Facebook.
Samedi 7h08 Roche plate!
Enfin, car dans la montée, nous nous en éloignons vers la gauche avant de repiquer vers elle en descente, ambiance du tonnerre! Je m’allonge sur 1 carton, j’aimerai me poser mais l’hélico qui fait le reportage pour Canal+ vole bas et m’empêche de m’endormir. Je repars donc en faisant le plein de boisson (Le mélange ½ eau ½ coca a été mon carburant tout au long de cette course) sur les conseils de Pascal par Sms.
11h12 Maido.
Surprise! fin de la montée bien sûr. Pascal, Valérie, Chloé, Loïc, son copain sont là. J’apprends que seuls Loïc et moi sommes encore en course, les autres ont abandonnés pour blessures. Loïc et moi décidons de faire route ensemble. Je change de chaussures et chaussettes, me crème les pieds, pas de bobos, jambes souples, mes manchons de compression y sont peut être pour quelque chose. Encore 50 km , à 5km/h nous pourrions arriver avant minuit, juste des illusions car le parcours jusqu’à La Redoute nous réserve encore quelques passages très techniques.
15h15. Sans Souci.
Je me restaure et Loïc me dit de continuer car il va soigner ses pieds chez le podologue. Je repars seule avant de retrouver Carole Millet (aperçue à Roche Plate)
18h25 Chemin Ratineau.
Qu’il fût long et technique celui là. Je perds Carole mais emboite le pas à un petit groupe qui va bon train, je me surpasse un peu car ai trop peur de les perdre.
20h46 La Possesion.
Je retrouve Carole et nous allons terminer ensemble, il va pleuvoir et le chemin des Anglais va être pour moi peuplé de visages, car du au manque de sommeil, deux cailloux sur trois représentaient une tête, j’en souris encore maintenant, il y’a pire comme hallucinations !
23 h26 Grande Chaloupe.
La dernière montée vers Colorado, longue aussi celle-ci et glissante mais quoi qu’il arrive nous irons jusqu’au bout, déterminées. Quand on dit qu’on termine une course avec le mental, et non les jambes.
Dimanche 02h44 Colorado
On nous met en garde car la descente est très boueuse et donc très dangereuse, on ne nous a pas menti. Les lueurs du stade apparaissent, on entend le speaker au micro.
4h35 La Redoute St Denis.
Ça y est, nous l’avons fait! Finischers! Pascal, Valérie, Eric et Guy, Eric le mari à Carole sont là! Les larmes me montent aux yeux, ma poitrine se resserre.
Je ne pense qu’à boire une dodo, la bière locale, que j’ai bue à 6h après ma douche, et j’en avais besoin, puis 5 heures de sommeil seulement.
Le soir nous retrouvons à L’Ermitages les Bains Pascal, Valérie, Eric, Nicole, Jérôme et Adèle pour partager une pizza. Le lendemain nous irons nous balader à Salazie, Hell Bourg. Notre séjour dure encore une bonne semaine. La veille de notre départ à l’Etang salé je m’offre une pizza géante de 60 cm de diamètre dont je mangerai les 2/3 tout de même, on ne peut être bonne partout.
Séjour agréable à jamais gravé en ma mémoire.
En 2017, pourquoi ne pas retourner sur l’île pour un podium V3?
Mamie Bernadette
Un trés grand bravo à Bernadette qui termine en 54h35
ainsi qu’à Loïc en 56h25.
Valérie, Eric et Jérôme étaient contraints à l’abandon; on leur souhaite de se remettre vite pour préparer un nouvel objectif.
Quant à Adèle et Pascal, ils avaient choisi sagement de ne pas prendre le départ, déjà diminués par des blessures.
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