Thomas a réalisé cet été, en toute discrétion, la TDS (Le Tour des Ducs de Savoie), l’une des épreuves de l’UTMB à Chamonix.
Portrait de ce coureur et retour sur cette belle aventure :
Thomas, peux-tu te présenter en quelques mots, même si ta discrétion doit en souffrir 🙂
Je cours en compagnie de l’ASPTT Belfort depuis quelques mois seulement. Nous venons d’arriver, mon épouse et mes deux enfants, dans la région pour des raisons professionnelles.
Auparavant, nous habitions en Haute Loire. C’est là que j’ai découvert la course à pied, notamment le Trail, il y a 6 ans. Les gorges de la Loire sont très vallonnées, très boisées, magnifiques à parcourir.
Pour mieux te connaître, je te propose un petit questionnaire de Proust, revisité version trail :
Si tu étais un parcours d’entrainement, lequel ?
Les Alpes sont le terrain de jeu que je préfère. On y trouve toute sorte de paysages, de difficultés, de climats. Quoi de plus beau que de découvrir un petit lac au détour d’un chemin, quel plaisir de découvrir un nouveau paysage en arrivant en haut d’un col ! Cela nous récompense d’avoir passé du temps dans les montées !
Si tu étais une course, laquelle ?
L’Ice Trail Tarentaise, pour ses difficultés techniques, ses chemins étroits, ses paysages et la montée au sommet du glacier de la Grande Motte à 3600 mètres ! J’ai eu l’occasion de le courir l’année dernière, et je l’ai refait partiellement cette année. Je le conseille à tous !
Si tu étais un(e) champion(ne) de trail, lequel ?
Le champion de trail que j’admire ? Monsieur et Madame tout le monde, qui comme beaucoup d’entre nous, jongle avec son emploi du temps pour trouver un moment pour s’entraîner et cherche le dépassement de soi même, et le plaisir de courir seul ou entre amis.
Tu viens de réaliser un très bel exploit : boucler la TDS, 119 km, 7 250 D+ !
Qu’est-ce qui t’a motivé à te lancer dans cette aventure ?
Tout d’abord un défi, passé avec les membres de mon ancien club de Trail. Aller au delà de la barre des 100km et passer une nuit sur le terrain !
C’est ensuite un formidable défi envers soi même, surtout pour moi qui ne suis pas un compétiteur, mais qui cours par plaisir.
Mais mon seul objectif était de finir. Je visais les 33 heures de course, ce qui correspond au temps maxi autorisé.
Quelle préparation ?
Ma préparation a été difficile pour cause de problèmes pulmonaires.
Les semaines précédant la TDS, je suis allé m’entrainer 2 week-ends dans les Alpes, couru le marathon de Chamonix et une partie de l’Altispeed de Val d’Isère. Mais je dois avouer que c’était un peu juste…..
Pendant la course, un mantra ? un gri-gri ?
Il faisait très chaud pendant cette course. La gestion de l’hydratation et de l’alimentation a été cruciale. Un coureur sur trois n’est pas arrivé au bout de l’épreuve cette année.
Dès que la tête commençait à me jouer des tours, à trouver qu’il faisait « trop chaud » ou que c’était « trop long », je pensais à deux ou trois « idées positives » que j’avais préparées pour me redonner un coup de fouet. Le souvenir d’une petite brise rafraichissante par exemple !
Les moments les plus durs ?
Courir les derniers kilomètres sans pouvoir relever la tête car les muscles du cou m’avaient abandonnés.
Les moments les plus beaux ?
L’épreuve s’est faite une nuit de pleine lune. Dès que je le pouvais, j’éteignais ma frontale pour courir. Voir les glaciers et deviner les sommets dans la pénombre ont été une agréable surprise. La nuit a donc passé assez vite…
Le truc qui t’a le plus exaspéré ?
Il y avait du fromage de beaufort aux ravitaillements. Je n’ai jamais réussi à le manger, cela ne passait pas. Pour un gourmand comme moi, c’est dur !
Quel était ton ressenti à l’arrivée ?
L’arrivée dans le centre de Chamonix procure un grand bonheur. Tous ces gens qui vous soutiennent, vous encouragent, vous applaudissent, en même temps que la pression et la tension retombent. C’est un moment toujours très émouvant. Les souffrances et le souvenir des difficultés disparaissent en un instant !
Quelle expérience en as-tu tirée ?
Que les défis, même ceux qui nous paraissent inatteignables, peuvent être relevés.
Des projets ?
Le Belfort Trail, et reprendre l’entrainement, pour préparer la saison 2016 !
Un grand bravo à toi, Thomas, et bonne continuation sur les sentiers belfortains et d’ailleurs !
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